Philippe de VILLIERS - Candidat MPF

Question 1 à 5 : La chasse, une réalité méconnue

Grâce à l’action quotidienne des chasseurs sur le terrain et à celle des fédérations au niveau départementale et nationale, la chasse n’est plus une réalité méconnue.

En premier lieu, j’ai la conviction que la chasse française est un pôle d’excellence cynégétique qui mérite d’être renforcé, car de nombreuses régions ont encore un potentiel chasse qui pourrait être mieux valorisé.

Cependant, je sais pertinemment que toute action en faveur de la chasse passe par le maintien d’une chasse démocratique et populaire. Les 1,3 million de chasseurs sont la valeur ajoutée de la chasse française, qui permet à des femmes et des hommes de toutes les conditions sociales de vivre leur passion partout sur le territoire. J’ai conscience que partout en Europe ou la chasse est devenue élitiste, elle est plus ou moins menacée de disparition.

En second lieu, je m’engage à faire en sorte que la chasse reste toujours une activité populaire, accessible financièrement à toutes les bourses. Dans cette logique, je mobiliserais nos meilleures juristes pour que le modèle des 10 000 associations communales de chasses agrées (ACCA) soit préservé, de même que les 70 000 associations locales qui concourent à l’animation de nos campagnes.

J’ai la conviction que la chasse est aussi un formidable outil de développement rural et c’est pourquoi je suis très favorable à la mise en œuvre d’une véritable filière interprofessionnelle de la chasse, afin que tous les acteurs économiques soient bien défendus.

Enfin, je souhaite renforcer la vocation de protection de la nature des associations de chasse qui sont en permanence sur le terrain. Elles doivent être reconnues dans cette action et être systématiquement consultés par les responsables publics au même titre que les autres associations de protection de la nature.

Il en est de même pour l’élaboration des politiques d’aménagement du territoire qui doivent prendre en compte les espaces naturels ordinaires et la faune sauvage qui y vit, en associant les organisations cynégétiques.

La chasse est pour moi, un formidable atout pour de nombreuses régions françaises en complément des productions agricoles et forestières, à condition de rester démocratique et populaire.

Question 6 : La légitimité de l’acte de chasse

La chasse est tout à la fois un acte de passion, un acte de gestion et un acte de prédation. Je comprends que cela puisse heurter les convictions personnelles de ceux qui défendent les animaux, mais cela relève de la conscience individuelle.

Pour ma part, je suis heureux que l’acte de chasse soit clairement légitimé dans la loi française et je serais le garant de cette reconnaissance officielle.

Question 7 : Plus de gestion contractuelle plutôt que des contraintes réglementaires

Montesquieu disait déjà que les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires et cela est valable pour la gestion de la chasse. Pourtant la réalité pour les chasseurs est hélas beaucoup plus cruelle. La gestion contractuelle est 10 fois plus souple que les lois et les règlements, mais pour signer un contrat, il faut être dans un climat de confiance. Hors, les ministres de l’Ecologie n’ont jamais respecté leur parole dans le cadre des accords passés avec les chasseurs.

Pour ma part, je m’engage à créer ce climat de confiance qui fera que l’Etat respecte enfin la parole donnée. Il faudra aussi que l’Etat arrête de céder devant les menaces contentieuses et les polémiques médiatiques des anti chasse qui obligent les chasseurs à préférer la loi au contrat.

Question 8 : Recruter de nouveaux chasseurs pour transmettre une passion de la nature

Je partage entièrement le constat sur le rôle de cohésion sociale et de brassage de couches sociales dans la pratique quotidienne de la chasse. C’est l’une des rares activités de loisir rural à permettre une telle diversité. Cependant, je constate que souvent, ce sont les chasseurs eux-mêmes qui ne font pas assez d’efforts pour recruter, soit à cause de procédures compliqués et du coût trop élevé, soit parce que l’on ne facilite pas l’accès aux territoires de chasse.

Je suis convaincu qu’il faut lever tous les obstacles administratifs et financiers et conduire des campagnes de communication qui donnent envie à des non chasseurs de venir découvrir cette façon de mieux connaître la nature.

Le prix des deux premiers permis doit être réduit de moitié, la chasse accompagnée doit être simplifiée de même que l’examen du permis de chasser. Dans le même temps, il faut que les nouveaux chasseurs soient réellement parrainés pour trouver des territoires de chasse accessibles et à prix réduits.

De même, il est indispensable que les fédérations départementales fassent plus de pédagogie de l’environnement en allant faire découvrir la nature aux scolaires. C’est le type d’action que je soutiens en temps que président du Conseil Général de la Vendée, avec des DVD nature.

Question 9 : L’indispensable réciprocité et l’équilibre dans la concertation

Alors que l’on parle de plus en plus de biodiversité et de ruralité, les organisations de chasseurs sont systématiquement oubliées de l’immense majorité des instances de concertation. Cette attitude sectaire vaut pour les gouvernements de gauche, comme de droite à l’initiative des ministres de l’Ecologie.

Je m’engage à ce que les chasseurs soient associés à toutes les instances de concertation et de décision, qui interviennent dans le secteur de l’Ecologie et de la Ruralité en général. Mais je souhaite aussi aller plus loin, parce que le monde de la chasse a son mot à dire en matière de politique associative comme en matière de formation et d’éducation à l’environnement. Là aussi les chasseurs doivent être présents comme partenaires de la réflexion et de l’action.

Question 10 : Le partage temporel de l’accès à la nature

Le « mercredi jour de non chasse » était une mesure autoritaire, inutile et vexatoire alors que beaucoup de fédérations départementales des chasseurs avaient déjà instaurés volontairement plusieurs jours sans chasse. Je m’y suis personnellement toujours opposé.

Je veillerais à ce que la liberté des chasseurs soit maintenue et que dans une logique de partage des espaces, notamment dans les zones périurbaines, l’Etat s’engage à conduire la concertation et à dégager des consensus locaux comme cela se fait déjà dans de nombreux départements.

Question 11 : La préservation des territoires et des paysages

Dans mon département de la Vendée, ce sont les chasseurs qui sont de véritables partenaires de l’aménagement du territoire, notamment avec la plantation de haies et la préservation de zones humides.

Cependant, je m’engage à veiller à ce que dans les zones périurbaines, la concertation soit permanente avec tous les acteurs de la ruralité et notamment les chasseurs, car se sont des milliers d’hectares qui disparaissent chaque année.

Il faut aller plus loin et promouvoir une véritable filière des sciences de la nature, alors que cette orientation est souvent une impasse pour les jeunes. Nous avons besoin de femmes et d’hommes qui puissent faciliter l’intégration de la nature dans toutes les politiques d’aménagements, qu’elles soient locales ou nationales.

Question 12 : Un partage équitable de l’accès aux espaces naturels

Contrairement à une idée reçue, la nature n’appartient pas à tout le monde, mais dans la majorité des cas à des propriétaires privés qui ont beaucoup plus de devoirs que de droits. Je propose que l’on mette un terme à cette collectivisation des espaces naturels et ruraux, qui va à l’encontre de la bonne gestion durable en modifiant toutes les lois et règlements qui étouffent les propriétaires privés et les collectivités locales.

Une défiscalisation sérieuse doit encourager celles et ceux qui entretiennent leur patrimoine foncier pour le plus grand bénéfice de la biodiversité.

C’est dans cette logique que s’inscrive les chasseurs qui payent très chers l’entretien des espaces naturels pour un droit d’usage totalement légitime et pourtant déjà très limité dans le temps.

Question 13 : Intégration de l’écoconditionnalité et de la nature ordinaire

Les chasseurs doivent être partie prenante de la mise en œuvre des politiques agricoles et forestières, car ils sont souvent des défenseurs de la faune sauvage et des habitats naturels que les mondes agricoles et forestiers écoutent.

Ils sont une force de proposition comme on a pu le voir sur le broyage des jachères, car ils connaissent mieux que personne les habitudes de la faune sauvage.

A la différence des écologistes, le monde de la chasse se mobilise pour défendre la nature ordinaire qui correspond à 90% de notre territoire.

Je propose que les organisations de chasseurs soient associées à l’élaboration de toutes les politiques agricoles et forestières dans le cadre des instances officielles nationales, régionales et départementales.

Question 14 : La tutelle ministérielle de la chasse et la réforme de l’Etat

Le ministère de l’Ecologie n’aime ni la chasse ni les chasseurs et le principale souci des ministres successifs a été de ne rien faire pour « caresser dans le sens du poil » le lobby écologiste.

Résultat, ce sont toujours les parlementaires qui ont répondu aux attentes des chasseurs, contre l’avis des ministres de l’Ecologie et des gouvernements en place.

Pour mettre un terme à ce gâchis, il faut profiter de la réforme de l’Etat pour créer un grand ministère de la ruralité, qui soit chargé de la gestion rationnelle et durable des ressources naturelles que sont l’agriculture, la forêt, la pêche, la chasse, et l’eau.

Un ministère qui non seulement sera à l’écoute des gestionnaires des espaces ruraux, mais qui assurera la promotion de toutes ces activités de nature à l’extérieur.

Ce ministère pourrait aussi accueillir l’aménagement du territoire, qui est encore trop souvent le parent pauvre des politiques publiques, qui privilégient les banlieues et les villes au détriment de nos campagnes.

Question 15 : Une police de la chasse plus efficace

Pour ma part, je pense qu’il faut mettre un terme au fantasme de tous les ministres de l’Ecologie de gauche comme de droite, qui ont désiré avoir une police de l’environnement au service de leur ambition ministérielle, en faisant une OPA sur la police de la chasse.

Pour répondre à l’efficacité et au besoin d’une véritable police rurale de proximité, je propose que l’on renforce les moyens de la Gendarmerie Nationale qui intervient déjà dans 95% des affaires de lutte contre le grand braconnage et dans l’immense majorité des constatations de dégradations des espaces naturels.

La police de la chasse doit être placé sous la tutelle opérationnelle de la Gendarmerie dans chaque groupement, sous l’autorité départementale du préfet. Il faudra envisager la création d’un pôle « environnement », qui soit chargé de la prévention comme de la répression au niveau de la surveillance des espaces naturels, en bénéficiant si nécessaire des moyens de la police scientifique de la Gendarmerie.

Pour la contribution au fonctionnement, il deviendra légitime que l’Etat, et lui seul, assume l’intégralité de la charge financière de sa police rurale.

Question 16 : La poursuite du recentrage de l’ONCFS

Je proposerai que l’on mette un terme à la concurrence permanente entre l’ONCFS et les fédérations départementales des chasseurs et la Fédération Nationale en recentrant l’établissement public sur ce qu’il sait bien faire.

Cela doit se traduire par un contrat d’objectifs, qui délimite parfaitement le territoire de l’établissement public et celui de l’organisation fédérale.

Il serait anormal que le chasseur paye deux fois le même service.

Avec le départ de la garderie à la Gendarmerie, sous l’autorité des préfets, il restera un Office national à caractère scientifique, qui sera le fer de lance de la promotion et du développement de la chasse dans le cadre des nouvelles politiques agricoles et forestières La recherche appliquée doit être son orientation prioritaire au sein du ministère de la ruralité.

Dans ce contexte enfin positif, il est nécessaire que les fédérations de chasseurs conservent une majorité d’influence au sein du Conseil d’administration et que l’Etat assume financièrement ces propres missions régaliennes.

Question 17 : L’avenir des chasses au gibier d’eau

En premier lieu, je suis décidé à remettre à plat les deux directives « dinosaures », qui étouffent tous les chasseurs de gibier migrateur depuis presque 30 ans pour la directive « oiseaux » et 15 ans pour la directive « Natura 2000 ».

Pendant l’étape intermédiaire, il sera impératif d’intégrer le guide interprétatif, afin de bénéficier des dernières études scientifiques, plutôt que de la jurisprudence restrictive du Conseil d’Etat.

Je proposerai que l’on applique le principe de subsidiarité pour le calendrier de chasse, en s’appuyant sur les dernières données scientifiques du groupe ORNIS. Cela permettrait de chasser beaucoup d’espèces migratrices dès le mois d’août et de poursuivre aussi au cours du mois de février tout en respectant l’état de conservation des populations.

En second lieu, je proposerai que l’on retrouve de la souplesse en régionalisant un certain nombre de dates de chasse. C’est ce qui a été fait pour les grives dans les 16 départements du Sud Est de la France pour 10 jours de chasse en plus en février.

Enfin, je mettrai en place un Observatoire National de la Faune Sauvage qui soit réellement objectif et qui valide les études concernant les oiseaux migrateurs, sans aucun parti pris idéologique. Dans le domaine de la connaissance, comme dans celui de la veille sanitaire, les chasseurs ont démontrés qu’ils étaient capables de se mobiliser pour la défense de l’intérêt général. Alors pourquoi ne pas leur faire enfin confiance.

Question 18 : Responsabilité de l’Etat du fait de la prolifération de certaines espèces protégées

Je souhaite que l’Etat soit financièrement responsable des dégâts causés par les espèces protégées qui prolifèrent. Il est normal que des procédures simplifiées d’indemnisation soient mises en œuvre pour que les propriétaires, les agriculteurs, les bergers, les pisciculteurs et les chasseurs bénéficient de compensations financières, lorsque l’Etat oublie de gérer ou gère mal son propre patrimoine.

Cependant, je ferais en sorte que l’on sorte de la logique espèce protégée = espèce intouchable.

Toutes les espèces, protégées ou non doivent faire l’objet de plans de gestion dès, lors que les effectifs causent des dégâts sur un territoire donné.

Dans ce cas, il faut impérativement associer aux mesures de régulation, ceux qui sont concernés, plutôt que de vouloir payer des fonctionnaires pour éliminer les animaux excédentaires.

Je souhaite que l’on retrouve de la souplesse, qu’il faut réintroduire dans la gestion des espèces, plutôt que d’y mêler en permanence de l’idéologie et de la sensiblerie. En Europe, c’est là ou l’on chasse encore chaque année les loups et les ours, que les populations de ces espèces se portent le mieux. Cela devrait faire réfléchir nos ayatollahs de la protection de la nature.

Question 19 : La chasse et la sécurité publique

Non seulement il ne faut pas de contraintes nouvelles pour les chasseurs en terme de sécurité publique à la chasse, mais il faut saluer l’effort considérable qui a été conduit depuis 10 ans en matière de sécurité à la chasse.

La formation et l’obligation d’une épreuve pratique à l’examen du permis de chasser ont permis de diminuer de moitié le nombre d’accidents à la chasse. Aujourd’hui, la chasse est une activité qui ne présente pas plus de risque que la randonnée pédestre, ce qui démontre la rigueur des fédérations de chasseurs.

Bien sûr, il est nécessaire de faire encore plus, mais cela ne passe pas par des lois nouvelles. J’encourage les associations locales de chasseurs et les fédérations à conduire chaque année de nouvelles campagnes d’information sur le comportement à la chasse, avec une arme pour que chacun se sente totalement responsable.

Question 20 : Le statut de l’animal

Je suis contre la création d’un droit spécifique pour les animaux dans notre code civil. Nous possédons déjà un véritable arsenal législatif et réglementaire pour lutter contre la maltraitance animale. De plus, les directives et règlements communautaires se multiplient pour assurer le bien être animal notamment en matière d’élevage.

Au niveau européen comme sur le plan national, il faut là aussi une véritable pause législative avec comme priorité d’appliquer les lois existantes avec conviction et détermination.

Je m’étonne que les trafics d’animaux sauvages et domestiques se multiplient faute de moyens mis en œuvre pour lutter contre. Cela montre bien qu’il faut une réelle coordination des forces de police, plutôt que d’avoir une multitude de polices spécialisées inefficaces.

Je préfère d’ailleurs que l’on parle de bien traitance animale et que l’on arrête de caricaturer les chasseurs et les agriculteurs, qui sont pour l’immense majorité d’entre eux des amoureux des animaux.

Question 21 : La réglementation des armes de chasse

Je suis d’accord pour que l’on mette fin au harcèlement législatif et réglementaire, auquel les chasseurs et les tireurs sportifs sont confrontés depuis plus de 20 ans, à la suite de chaque fait divers dramatique. A chaque fois, les ministres de l’Intérieur préfèrent s’en prendre aux honnêtes gens que sont les détenteurs légaux d’armes à feu, plutôt qu’aux trafiquants d’armes qui ne s’encombrent pas des procédures légales pour pratiquer le commerce des armes dans les banlieues.

Je plaide comme vous pour que l’on renforce la lutte contre les trafics d’armes avec des moyens supplémentaires pour l’Office Central et une plus grande surveillance aux frontières.

Dans le même temps, je souhaite que l’on allége considérablement les procédures pour les chasseurs, les tireurs sportifs et les collectionneurs qui croulent sous la paperasserie et les interprétations plus ou moins restrictives des préfectures.

Pour moi, la concertation doit être permanente entre les pouvoirs publics et le Comité Guillaume Tell qui défend les chasseurs, les tireurs sportifs, les collectionneurs, les armuriers et les fabricants qui sont tous des utilisateurs légaux d’armes à feu.

Il faudrait aussi que l’on engage une modification complète du décret loi de 1939, qui rend très complexe la réglementation sur les armes. Aucun ministre n’a eu le courage de s’attaquer à cette priorité et je m’engage à le faire dans le sens d’une vraie simplification.

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